quote: | Ouest France
Depuis une semaine, Patrick Frétel, secrétaire général du Stade Rennais, en charge de la sécurité, a bien du mal Ã_ fermer l'oeil. La venue du Paris Saint-Germain au Stade de la Route-de-Lorient, samedi, lui pose des soucis sans fin.
Billets annulés
Durant la semaine, « le préfet d'Ille-et-Vilaine, sur ordre du ministère de l'Intérieur » a, par courrier, contraint le Stade Rennais Ã_ annuler 249 achats de billets par Internet et Ã_ rembourser leurs acheteurs, au motif qu'ils sont établis Ã_ Paris et en région parisienne. Et donc, présumés supporters du PSG.
Une action qui, selon les acheteurs lésés, flirte, en bien des points, avec les limites de la légalité. Une action qui trouve, aussi, sa source dans les mesures prises pour le Parc des Princes, par le président du PSG, Robin Leproux, visant Ã_ supprimer les abonnements annuels aux supporters des tribunes Auteuil et Boulogne. Une action, enfin, dont les clubs de L1 « de province » se retrouvent les otages.
Stratagème par Internet
En clair, ces « supporters indépendants », par mesure de rétorsion, refusent d'effectuer les déplacements par l'intermédiaire du club parisien. Ils se débrouillent donc pour acheter des places individuellement, via le site Internet du Stade Rennais, dans des secteurs bien précis des tribunes, hors espace visiteurs. Et ils finissent, au moment du coup d'envoi, par se regrouper et déployer leurs couleurs. Le stratagème s'est déroulé Ã_ Lorient, le 14 novembre. Outre qu'il nargue les dirigeants des clubs accueillant le PSG, il agace profondément les pouvoirs publics, notamment le ministère, qui les considère comme des supporters potentiellement violents. Ce qui reste Ã_ prouver. « Chez nous, cela s'est finalement très bien passé », reconnaît Yannick Gey, responsable de la sécurité au FC Lorient.
Devant les tribunaux ?
LÃ_ où le bât blesse, c'est que dans cette chasse aux présumés hooligans, qui ne doivent pas être confondus avec des « interdits de stade », le Stade Rennais se trouve contraint d'user de procédés qui pourraient bien le mener devant les tribunaux.
D'abord, selon les avocats des supporters parisiens, en raison de la « rupture contractuelle ». Ensuite, du refus de vente sur des raisons « discriminatoires tenant Ã_ l'origine ». Enfin, pour avoir dû rechercher dans ses fichiers les origines géographiques des acheteurs au moyen des adresses IP localisant les ordinateurs. Ce qui est contraire Ã_ la loi informatique et liberté (lire ci-dessous).
Malgré tout cela, 150 supporters parisiens ayant trouvé d'autres moyens de se procurer des billets seront, samedi soir, Ã_ Rennes. « Sans intention délictueuse, assure un leader de l'ex-kop Boulogne, et uniquement pour voir le match. » VoilÃ_ qui rassurera un peu Patrick Frétel. |
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***La bifle n'est pas humiliante, elle est ludique, c'est un peu comme un trampoline pour gland***
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