Pour les fans de film d'horreur (très peu de gore), la série à succes aux USA Masters of Horror est sortie en DVD en france (saison 1). C'est aussi diffusé sur canal + je sais plus quand dans la semaine.
Il y a 13 épisodes dans la saison, et ce sont vraiment de bons films d'horreur jouant sur l'angoisse, l'ambience et sur les trucs un peu répugnant
Gage de qualité, chaque épisode est réalisé par un des maitres du genre (d'ou le titre) comme John Carpenter, Larry Cohen, Joe Dante etc ...
Les synopsis :
MASTERS OF HORROR 1 : Incident On and Off A Mountain Road - Don Coscarelli avec Bree Turner, Ethan Embry, Angus Scrimm, 2005, d'après la nouvelle de Joe Lansdale
Ellen est distraite et a un accident d'auto sur une route de montagne. Elle est rapidement aux prises avec un tueur dément. Dans une série de flashbacks, on apprend son mariage à un adepte survivaliste, qui l'a entraînée aux arts de combat, ce qui l'aidera à se défendre des attaques répétées du monstre. N'empêche, elle se retrouve dans l'antre du maniaque muet, attachée près de cadavres et d'un vieux trop bavard...
Après un générique sanglant mais somme toute sobre, Don Coscarelli nous entraîne dans une histoire aux retournements nombreux, baignant dans une atmosphère macabre à souhait. Les maquillages de Berger et Nicotero ne font pas dans la dentelle et la perceuse qui s'approche de l'oeil nous rappelle un Fulci dément. Un début fort réussit pour une série télévisée qui promet !
MASTERS OF HORROR 2: Dreams in the Witch House - Stuart Gordon, 2005
Un étudiant en physique se trouve une chambre à louer à prix modique dans une maison tri-centenaire. Rapidement, un voisin lui demande de se méfier du rat à face humaine. Surprit par l'architecture spéciale de sa pièce, il commence à faire d'affreux cauchemars ou il rencontre le rat et la sorcière, des rêves saisissants dont il se réveille à des endroits différents desquels il s'est endormi. Après s'être retrouvé devant le nécronomicon, il est persuadé que la sorcière voyage dans l'espace-temps et l'a choisit pour tuer le bébé de sa voisine de palier...
MASTERS OF HORROR 3: Dance of the Dead - Tobe Hooper, 2005
Une fête d'enfants est dérangée par une pluie très spéciale qui mutile et tue ceux qui y sont exposés. Dix ans plus tard, dans une Amérique dévastée, Peggy, une jeune serveuse de restaurant, est attirée par un jeune voyou, Jak, au travail louche qui l'attire en voiture vers un lieu de perdition au spectacle hors du commun: la danse des morts.
MASTERS OF HORROR 4: JENIFER - Dario Argento, 2005
Un policier, Frank, tue un homme qui allait massacrer une jeune femme qui n'a pour toute identité qu'un prénom: Jenifer. Coupé à la main par la femme traumatisée, Frank est surprit de voir celle-ci lui lécher la plaie. On aperçoit furtivement une partie de son visage, un oeil trop grand et complètement noir. Frank, traumatisé par son premier "meurtre légitime en devoir" et par le visage de Jenifer, ne peut retrouver la paix sans la revoir. Il la sort de l'hôpital ou elle a été placée et l'amène à la maison avec des conséquences catastrophiques...
Dario Argento a choisit pour histoire une bande dessinée de Bruce Jones et Bernie Wrightson parut dans un numéro de Creepy. Qu'est-ce qui a pu attirer le maestro italien vers cette histoire si singulière ? Je suggère le voyeurisme, thème omniprésent chez l'auteur, voir OPERA. Argento affirmait vouloir "piéger le spectateur dans son désir" en prenant Eva Robbins, en fait un homme en cours de transformation, comme objet de désir dans le film TENEBRAE. Ici Jenifer, au corps désirable mais au visage, que l'on découvre tranquillement, monstrueux, est une lointaine cousine du monstre de PHENOMENA. Pourquoi Frank reste-t-il avec elle tout au long de ce long calvaire ? il y a cette cicatrice, léchée par Jenifer, qui semble être l'explication, une explication virale, comme dans un cauchemar de David Cronenbreg. Il n'y a effectivement que le film LA MOUCHE de Cronenberg qui se rapproche du désir insensé, de cet amour contre nature, mais qui est ici consommé régulièrement. On devine aisément que le film se terminera en boucle, peu original mais inévitable.
Il faut dire que ce quatrième épisode de la série macabre confirme le parti pris de la fin ou le mal n'est pas détruit. Exit le classicisme essentiellement de droite, la destruction, souvent par le feu, du mal, de l'étranger qui bouscule l'ordre établi. Ici le mal subsiste ou la victime devient le prédateur et continue de répandre le chaos.
Comme dans toute l'oeuvre d'Argento, plus visiblement ces dernières années, Argento envoie ses clins d'oeil aux fans: la mouche dans l'auto: PHENOMENA, l'errance du protagoniste en mal d'amour: TRAUMA, le générique VOUS VENEZ DE VOIR JENNIFER DE DARIO ARGENTO. La caméra, dans un budget et un temps de tournage nécessairement plus restreint qu'un long métrage, va privilégier les plongées. La musique de Simonetti nous balance une contine enfantine, mais leurre plus souvent du côté de Bernard Hermann.
On en sort troublé, on a été choqué. Argento nous a présenté un troublant cauchemar, un film onirique à la fois fascinant et répugnant. Merci.
MASTERS OF HORROR 5: Chocolate - Mick Garris avec Henry Thomas, Lucie Laurier, 2005
Jamie (Henry Thomas alias le copain d'E.T.) est un créateur de saveurs artificielles pour l'industrie alimentaire. Un beau jour il a un goût de chocolat dans la bouche provenant de nulle part. Durant un concert rock il n'entend plus qu'une musique classique et au volant de sa voiture il ne voit plus la route mais un appartement avec un homme qui s'apprête à... faire monsieur dans madame, car notre homme ressent et perçoit les sens d'une femme (Lucie Laurier). Amoureux fou, mais témoin d'un acte brutal, il part à la recherche de "la plus belle femme qu'il ait jamais vue"...
Malheureusement le tout est raconté en flashback, car on débute avec Jamie, ensanglanté qui explique à nouveau ce qui s'est passé, probablement à un inspecteur de police. Exit les surprises dans un scénario qui est prévisible dans son ensemble. On termine en se disant: c'est tout ? Ah bon... Difficile et embêtant pour Henry Thomas de jouer la femme qui jouie, malaisé pour Lucie Laurier d'être étiquetée la plus belle femme au monde. Il y a peut-être une bonne histoire à tirer du sujet, mais Chocolate nage dans le déjà-vu et ne se rachète pas par sa réalisation, également convenue.
MASTERS OF HORROR 6: Homecoming - Joe Dante
États Unis, en pleine période électorale un consultant politique (Jon Tenney) en entrevue a un blanc et déclare souhaiter qu'un soldat décédé en devoir puisse revenir voir sa mère. Pendant qu'il entame une relation avec une républicaine acharnée (Thea Gill), les cercueils de retour d'Irak rejettent des zombies qui n'ont qu'une idée en tête: aller voter pour renverser l'administration qui les a envoyés se battre sous de faux prétextes. L'équipe de campagne républicaine essaie en vain de récupérer la situation au profit du président.
Raconté en flash-back, la satire politique mordante frappe la cible à tellement de reprises qu'on la croirait écrite par George Romero. C'est pourtant Sam Hamm, plus connu pour ses scénarios de Batman, qui adapte une nouvelle mordante et la colle à l'actualité. Thea Gill me semblait trop caricaturale jusqu'à ce que je reconnaisse la parodie d'Ann Coulter, une blonde incendiaire républicaine à peine moins odieuse que sa version présentée. Les flèches à l'endroit de l'administration Bush sont constantes et méritées et les zombies touchent la population, émue de revoir ses fils morts au combat. Surprenant de voir les zombies parler, mais la parole est nécessaire et pas omniprésente, pour passer clairement le message. Dante frappe fort et juste, dans un mélange de comédie noire et de drame touchant.
Ceux qui croient encore à la présence d'armes de destruction massive en Irak ou qui n'aiment pas les messages politiques dans leur horreur n'apprécieront pas. Dante voulait redonner au genre sa capacité de dénoncer le climat et le pouvoir corrompu comme il était courant de le voir dans les années 70. Mission réussie.
MASTERS OF HORROR 7: Deer Woman - John Landis
Un inspecteur de police coincé aux cas d'animaux suite à une bavure policière est demandé sur place lorsqu'un chauffeur de camion semble... avoir été réduit en charpie par quelquechose qui a pu défoncer la porte et la replacer et laisser des empreintes sur le corps... empreintes de chevreuil. On lui retire l'enquête, mais les morts s'accumulent et avec l'aide d'un autre policier, il mène ses recherches se concentrant sur une mystérieuse jolie femme (Cinthia Moura), la dernière à avoir rencontré toutes les victimes.
Sur un postulat invraisemblable basé sur une créature mythique amérindienne, John Landis revisite les plates-bandes de son film phare AN AMERICAN WEREWOLF IN LONDON. D'ailleurs l'inspecteur ramène le cas d'une nouvelle espèce inconnue de loup qui a fait des ravages à Londres en 1981 ! Co-scénarisé par son fils, Deer Woman mélange avec bonheur humour, horreur et sexe, renouant avec le succès passé, rejoignant les approches de la série avec son personnage masculin séparé de sa femme et la nudité féminine obligatoire. Du bon Landis qu'il fait bon revoir en forme.
MASTERS OF HORROR 8: Cigarette Burns - John Carpenter
L'expression attisait ma curiosité, en fait les "brûlures de cigarettes" sont le nom donné aux points de changements de bobines, les cercles, parfois imprimés, jadis poinçonnées qui annonçaient au projectioniste le changement de bobine, changement manuel à l'époque. Kirby Sweetman est propriétaire de cinéma acculé à la faillite par son ex beau-père. Il reçoit une offre qu'il ne peut refuser: retrouver la seule copie existante d'un film maudit: LA FIN ABSOLUE DU MONDE. Projeté une seule fois, au festival de Sitges en 1971, provocant une émeute qui a fait blessés et morts chez les spectateurs. La copie a été détruite, mais un collectionneur (le toujours impressionnant Udo Kier) sait qu'il existe encore au moins une copie et met Kirby sur sa piste. Dès que Kirby, perpétuellement traumatisé par la mort de sa fiancée, se rapproche du film, il commence à avoir des visions qui démarrent par une "cigarette burn".
La recherche de l'objet maudit, l'objet qui rend fou et meurtrier ceux qui s'en approchent, voilà des thèmes qui ne sont pas à priori nouveau, que l'on pense à THE NINGHT GATE de Polanski ou RING de Nakata. De plus le scénario avance très rapidement, question temps et espace, vers le visionnement mythique. Et puis on embarque, dans une histoire macabre, violente et sadique, aux effets chocs surprenants. Carpenter fait directement allusion à Dario Argento, le cinéma dans lequel tout commence projetant PROFONDO ROSSO et les dialogues rappellent les visionnements d'Argento et Fulci de la belle époque en évocant la question que l'on se posait en salle: jusqu'ou vont-il aller ? Carpenter va loin et arrive à choquer, Berger et Nicotero offrant des effets saisissants. S'il offre de la nudité féminine obligatoire, il n'y a rien d'érotique dans ces passages. On passera sous silence le noeud de l'intrigue, une trouvaille qui campe l'exercice autant dans l'horreur totale que dans une certaine poésie macabre.
On souligne la musique de Cody Carpenter, fils du John qui offre une partition efficace rappelant les bons moments des premières oeuvres du paternel. Il est étonnant qu'avec un budget et un temps de tournage restreint, mais une absence de censure (malgré que de la nudité frontale masculine ait été coupée de l'épisode d'Argento), on réussisse à faire de véritables bonnes histoires d'horreur comme on en voit plus souvent. Cigarette Burns marque le retour en grande forme de John Carpenter et n'est rien de moins qu'un film qu vise en plein la cible. Ca fait du bien !
MASTERS OF HORROR 9: Fair Haired Child - William Malone
Une jeune fille timide se fait frapper par une camionnette et le conducteur la kidnappe au son d'une musique classique. Elle se réveille très loin de chez elle et subit un drôle d'interrogatoire d'un infirmière singulière (Lori Petty). Jetée dans la cave de l'immeuble, elle se retrouve avec un garçon muet au passé trouble...
William Malone a réalisé FEARDOTCOM et de nombreux épisodes de séries télé d'horreur, mais pour la série MAÎTRES DE L'HORREUR, sa présence est curieuse. Comme dans FEARDOTCOM, on accumule les effets de mise en scène, surchargeant la forme et nuisant à une quelconque montée dramatique, inexistante, tout étant hystérique. Le scénario de base est au final rien de bien nouveau. On aurait cru que les scénarios seraient adaptés de nouvelles bien ficelées, mais ici, comme ailleurs, Malone travaille avec un matériel prévisible. Et que dire du premier plan: une grosse pleine lune, le cliché des clichés, inexcusable sauf pour nous mettre sur une fausse piste. Les trous du scénario sont immenses. Bref, de la poudre aux yeux.
MASTERS OF HORROR 10: Sick Girl - Lucky McKee
Une entomologiste (Angela Bettis) lesbienne timide reçoit par la poste un insecte fort curieux. Elle a aussi enfin la chance de rencontrer Misty, une jolie brunette qui lui fait de l'oeil et qui n'a pas peur des insectes: le paradis. Malheureusement l'insecte s'immisce dans leur nouvelle vie de couple avec des résultats étonnants...
Bon, nous voilà avec MASTERS OF COMEDY AND HORROR ! Angela Bettis (May) cabotine à mort dans un rôle débile tandis q'Erin Brown alias Misty Mundae est mignonne à souhait dans la lesbienne qui dessine des fées. Mais on en fait trop, jusqu'aux bigoudis, et la "grosse explication qui dit tout, vous allez tout comprendre, promis" tombe à plat, sans parler de l'épilogue risible. À noter une chanson d'amour en français. Bonne note aux comédiennes, donc, mais je m'attends juste à autre chose de la série MASTERS OF HORROR.
MASTERS OF HORROR 11: Pick Me Up - Larry Cohen
Un autobus en panne et quelques passager en peine, un trucker (Michael Moriarty) qui en prendra quelques-uns uns sur le pouce et un type à pied particulier. Point de départ pour ce qui s'avèrera la rencontre de deux tueurs en série, le camionneur et le piéton, deux générations, comme Hannibal qui rencontre American Psycho au pays du Massacre à la tronçonneuse, et la femme (Fairuza Balk) prise entre les deux. Un duel étonnant.
Superbe idée de départ, idée novatrice bien exploitée avec un Moriarty en forme. Elles sont rares les idées différentes bien amenées, alors on pardonnera une fin en pirouette un peu facile et on applaudit l'innovation dans une série qui en avait besoin. Mario Giguère
MASTERS OF HORROR 12: Haeckel's Tale - John McNaughton, scénario Mick Garris d'après une nouvelle de Clive Barker
Dans ce qui semble le 19ème siècle au États Unis, un mari déploré arrive chez une nécromancienne dans l'espoir qu'elle ramène à la vie son épouse décédée. La vielle dame accepte à une condition, qu'il écoute l'histoire d'Haeckel. Haeckel, inspiré par les travaux du professeur Frankenstein, essaie en vain de ramener les morts à la vie. En route vers son père gravement malade, il sera accueillit par un homme âgé qui a une épouse fort jeune et fort séduisante. Le mari ne s'offusque pas de l'intérêt d'Haeckel pour sa douce, mais lorsqu'elle sort durant la nuit, il veut empêcher Haeckel de la rejoindre, pour son bien...
McNaughton n'a pour trophé en matière de film d'horreur que le célèbre HENRY:PORTRAIT OF A SERIAL KILLER. Drôle de choix, mais il s'en tire merveilleusement bien dans cette histoire gothique macabre à souhaits. Barker a des idées et le don de braver les interdits, une presque nécessité du récit fantastique. La nécromancie ayant été peu exploitée, c'est une histoire originale et surprenante qui nous attends, pleine de morts vivants et de sexe. En dire plus serait gâter votre plaisir, mais voilà un épisode parmi les meilleurs de cette première saison, qui plairat autant aux amateurs de George Romero, Lucio Fulci ou Ricardo Freda. À voir.
MASTERS OF HORROR 13: Imprint - Takashi Miike
Un journaliste (Billy Drago) débarque sur une île isolée qui abrite un bordel. Depuis des années il cherche une japonaise qu'il a aimée et à qui il a promit de revenir pour l'amener en Amérique. Une prostituée défigurée lui fait une annonce fatale pour sa belle Kokomo. Il refuse d'y croire et lui demande la vérité...
Rashomon à la sauce Miike est un plat que le diffuseur Showtime a refusé de montrer à son public.L'épisode a cependant passé la rampe en Angleterre. Il y a un parallèle intéressant à faire entre Mick Garris qui demande à Miike un épisode de sa série sans censure et qui se retrouve avec un épisode qu'il avoue lui-même avoir de la difficulté à regarder et Billy Drago qui débarque au Japon et est révulsé parce qu'il se fait conter. Car de récit en récit, la tension monte et l'horreur graphique devient éprouvante. Les scènes de torture sont particulièrement difficiles à regarder, sans parler du contexte dans lequel on nage, remplit de prostituées grotesques ou de foetus qui descendent la rivière. Miike explore souvent la famille et ici encore, mais une unité familiale qui baigne dans plusieurs tabous encore forts. On en sort ébranlé. Voila ce qui aurait fait un final puissant pour une série en général plus consensuelle, mais Showtime/Drago, l'ont trouvé trop fort. La différence entre un pays qui laisse tomber la bombe atomique et celui qui la reçoit ?
Attention ce dernier épisode n'a encore jamais été diffusé à la télévision dû a sa trop grande violence, il n'est dispo qu'en DVD
J'en suis a l'épisode 8 et j'adore
___________________
My Top 5 Tunes At The Moment
Johan Gielen - Magnitude
Andromeda - Sensations
Tim Fishbeck - React
D Nox & Beckers - Jet Lag Slave
Johan Gielen - Physical Overdrive
Most awaited tune atm
The Digital Blonde - Synthology [Album]
|