Parmi eux :
Durwood Pickle, un paisible texan de 71 ans, a appris de la bouche d'un journaliste que l'industrie du disque lui intentait un procès pour avoir téléchargé de la musique sur son ordinateur. Après une petite enquête familiale, il s'est avéré que c'est le petit fils de Durwood Pickle qui profitait de ses visites familiales chez ses grands-parents pour télécharger de la musique.
Même phénomène pour Romana Torres, une autre retraitée, accusée par la RIAA d'avoir téléchargé des morceaux de Missy Elliot ou encore d'Enigma. Outre ses goûts musicaux modernes, Romana Torres bénéficie d'un don d'ubiquité : elle n'était pas aux Etats-Unis au cours de la période où les forfaits ont été commis. Elle se refuse néanmoins à dévoiler l'identité du coupable, sûrement membre de la famille.
Richard Warner, un marchand de vin californien qui ne possède pas d'adresse e-mail et qui indique ne pas savoir télécharger sur Internet, se retrouve lui aussi dans la liste des 261 pirates. La RIAA l'accuse d'avoir notamment downloadé des titres de Mariah Carey ou des Smashing Pumpkins. Le mystère est entier.
Chez la famille Lahara, installée à Chicago, on a découvert le génie maison. Brianna, âgée de douze ans, a patiemment construit sa discothèque avec l'aide de KaZaA. Selon le New York Post, la famille est tombée des nues devant la mise en accusation de la RIAA : quelques semaines auparavant, la mère avait acheté la version payante de KaZaA. Avec ce geste, la famille se croyait désormais dans la légalité. Finalement, la RIAA et les Lahara ont trouvé un arrangement à l'amiable avec le versement de 2 000 dollars en échange de l'abandon des poursuites.
Heather McGough, une jeune mère célibataire de 23 ans, est elle aussi tombée des nues face au courrier de la RIAA. "J'avais suivi l'affaire Napster, explique-t-elle dans le Washington Post, mais puisque la justice l'avait condamné à cesser ses activités, j'ai juste pensé que télécharger grâce à un logiciel toujours sur le Net n'était pas illégal". Comme quoi, la pédagogie.
Finalement, parmi les 261 accusés, les pirates se font rares. Parmi eux Timothy Davies, un jeune internaute, qui a reconnu avoir téléchargé en connaissance de cause plus de 500 morceaux avant que son fournisseur d'accès ne le mette au courant de l'intérêt que lui portait l'industrie du disque.
Autre pirate identifié par la RIAA : Annalee Newitz. Sa philosophie est plus radicale : "prendre aux riches", c'est-à-dire aux grosses maisons de disques mais pas aux labels indépendants. "En plus, les majors ne distribuent plus les anciens albums qui ne sont pas rentables, explique-t-il sur Zeropaid, un site anti-RIAA. Les maisons de disques devraient donc être poursuivies pour nous priver de notre culture." Avec la musique en ligne, les avocats n'ont pas fini de se frotter les mains.
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