quote: | Près de 300 joueurs sur le carreau !
CETTE ÉQUIPE ferait le bonheur de beaucoup de clubs de Ligue 1 qui visent le haut du tableau la saison prochaine. Imaginez Warmuz dans les buts, Algerino, Rodriguez, Domoraud, Bonnissel en défense, D'Amico, Blanchard, Martins, Diomède au milieu, Vairelles, Laslandes, en attaque. Un poil vieillissante, certes, cette formation aurait l'avantage de coûter zéro euro ! Ces joueurs se retrouvent en effet tous en fin de contrat, au 30 juin. Ne resterait plus qu'à leur verser un salaire... Warmuz, Bonnissel ou Laslandes sont libres et « gratuits » comme environ trois cents joueurs professionnels à cette période de l'année, exactement 291 à ce jour contre 305 fin 2002. « A dix près, le chiffre est sensiblement le même chaque année », souligne Jean-Jacques Amorfini, vice-président de l'Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP), le syndicat des joueurs. Mais il s'empresse d'ajouter : « En revanche, il sera sûrement plus compliqué pour eux de se recaser à l'avenir. » En cause, la récession économique frappant de plein fouet le football et qui trouve sa traduction la plus spectaculaire dans un marché des transferts morne et sans folie.
« Les difficultés sont plus sensibles en L 2 »
L'arrêt Malaja et les accords de Cotonou, qui élargissent les frontières à une centaine de nouveaux pays, introduisent une nouvelle donne. Pour un transfert dérisoire et un salaire raisonnable, un président de club de L 1 ou de L 2 fera plus volontiers son marché à l'Est ou au Maghreb qu'en France. Sans compter les 120 jeunes environ qui passent chaque année du centre de formation à l'élite... « Les difficultés sont encore plus sensibles en L 2 », s'inquiète l'UNFP. Rompu à la gestion pointilleuse, Gueugnon compte ainsi dix-sept joueurs en fin de contrat ! Le signe d'une prudence extrême. « Les caisses sont vides en L 2, tous les clubs sont sur le fil du rasoir », reprend Amorfini. La pléiade de joueurs libres ne tient pas compte des 200 jeunes, aspirants ou stagiaires, à qui les clubs ne proposent pas de nouveaux contrats. « Cela représente un quart de la formation française », explique Amorfini. Ces joueurs « sur le carreau », on les retrouve bien souvent dans les petits clubs qui s'illustrent lors des tours de Coupe de France avec des amateurs formés à Lyon, Bordeaux ou Lens se payant le luxe de sortir de l'épreuve les gros bras de L 1... Plus de 300 joueurs en fin de contrat, 200 jeunes libres mais pour l'instant le même nombre de chômeurs que chaque fin de saison. Le stage de l'UNFP commence le 2 juillet à Clairefontaine : « On a 60 inscriptions. C'est comme les autres années », commente le vice-président du syndicat des joueurs. Mais en raison de la surcharge quasi générale de tous les effectifs de L 1 et de L 2, le quota de chômeurs risque de grimper dans les années à venir. Seulement 120 professionnels quittent le monde du ballon rond chaque saison. La rumeur veut que les « familles du football » (joueurs, éducateurs, présidents) ne verraient pas d'un mauvais oeil le retour à un plafonnement du nombre de joueurs par club...
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C'est hallucinant
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