La mort du Bilou
quote: | Microsoft, abus de position dominante
Michel Payen
La Commission Européenne attaque sévèrement le géant américain des logiciels Microsoft, contre lequel Bruxelles a ouvert il y a trois ans une enquête anti-trust. Cette semaine Bruxelles lance une dernière mise en garde avant des sanctions. Le maître mot, c'est abus de position dominante. Et ça le commissaire européen à la concurrence, Mario Monti, n'aime pas.
Quel est le problème? Eh bien le numéro un mondial du logiciel profite de sa position dominante pour imposer ses propres produits sur pratiquement tous les ordinateurs personnels. Y compris sur les réseaux d'entreprises dans la mesure où il est pratiquement impossible d'installer un autre logiciel sur son serveur quand tous les PC sont équipés en Windows. Autre problème, si vous voulez écouter un programme radio ou regarder un film vidéo, vous le ferez presque certainement sur Windows Media Player puisque ce logiciel d'accès audio et vidéo est couplé au système d'exploitation Windows. Il s'agit donc d'une vente forcée. Mais c'est surtout une entrave à la concurrence, une pratique abusive pour les Européens. D'où l'ouverture d'une enquête il y a trois ans et des courriers répétés à Bill Gates. Seulement voilà, Microsoft a ignoré ces admonestations. Certes on se déclare ouvert à une concertation mais depuis trois ans rien n'a bougé d'un iota.
Concrètement Bruxelles demande à Microsoft de fournir à ses concurrents les informations nécessaires pour que les différents systèmes soient compatibles. Ce que plusieurs procès aux États-Unis ne sont pas parvenus à imposer, soit dit en passant. Le groupe de Seattle pourrait dissocier Media Player de Windows. Ou au contraire, offrir tous les systèmes concurrents en même temps. Et cette fois, si Microsoft ne réagit pas dans le mois qui vient, Bruxelles imposera une amende que l'on dit substantielle même si on se refuse à la chiffrer. Or on sait que dans les affaires d'abus de position dominante, le règlement européen prévoit des amendes comprises entre 1 et 10% du chiffre d'affaires de l'entreprise incriminée. Quand on songe que l'an dernier le chiffre d'affaires de Microsoft s'établissait à 32 milliards de dollars, on a une idée de l'amende potentielle.
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