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Un ancien joueur marseillais r�v�le la corruption, la triche et le dopage au temps de l'affaire OM-VA
LEMONDE.FR | 21.01.06 | 11h18 � Mis � jour le 21.01.06 | 17h07
Corruption, triche et dopage �taient tr�s largement r�pandus � l'OM au d�but des ann�es 1990, r�v�le un de ses joueurs de l'�poque, Jean-Jacques Eydelie,dans un entretien � L'Equipe magazine de samedi, avant un livre � para�tre le 1er mars.
Le milieu de terrain condamn� en 1995 dans l'affaire de corruption OM-Valenciennes revient notamment sur son r�le dans ce match arrang� du 20 mai 1993. Il explique avoir pris contact avec des joueurs de VA (Christophe Robert, Jorge Burruchaga et Jacques Glassmann) avec la promesse d'obtenir de la part de Marseille, en retour, un "nouveau contrat" de "cinq ans � 250 000 francs (38 000 euros) par mois".
Mais selon lui, il s'agissait d'un v�ritable syst�me : "Pour les dirigeants de l'OM, tricher �tait devenu une seconde nature. Il fallait que les choses leur �chappent le moins possible. Pendant des ann�es, quasiment tous les joueurs qui venaient � l'OM avaient particip� � des arrangements de match". S'il cite tr�s peu de noms, il pr�cise que"nous �tions tous sollicit�s � un moment ou � un autre pour passer un coup de fil � un ancien co�quipier ou � un copain pour s''arranger'".
"Tous les joueurs de l'OM savaient, certains ont m�me particip� � des 'arrangements'. En la fermant, j'ai respect� leur carri�re. Certains se sont constitu�s de tr�s, tr�s beaux palmar�s. Ces titres, ils les ont m�rit�s sur le terrain, mais en dehors...", poursuit Jean-Jacques Eydelie. Lui, depuis ses dix-sept jours de prison, sa longue suspension et sa condamnation � un an de prison avec sursis, n'a jamais pu renouer avec le football de haut niveau. Il a �t� licenci� de son dernier emploi de magasinier-livreur en avril, �crit L'Equipe, et vit depuis du RMI et des allocations familiales, avec sa femme et ses cinq enfants. Il dit son amertume que ses amis et co�quipiers de l'�poque, Marcel Desailly ou Didier Deschamps, ne l'aient jamais soutenu.
"ON NOUS DONNAIT DES CACHETONS"
Eydelie raconte qu'avant le match de Ligue des champions contre le CSKA Moscou, le 3 mars 1993 � Berlin, "nos dirigeants avaient r�cup�r� les packs d'eau des joueurs moscovites. Devant nous, avec un large sourire, ils se sont servis d'une seringue avec une aiguille tr�s fine pour injecter je ne sais quoi � travers le bouchon".
S'il cite l'ex-directeur g�n�ral Jean-Pierre Bern�s, condamn� dans le cadre de l'affaire OM-VA, Eydelie n'accuse pas l'ex-pr�sident Bernard Tapie de malversations, lui reprochant surtout d'avoir r�cup�r� � son seul profit la victoire de 1993 : "Ce n'est pas lui qui a gagn� la Coupe d'Europe comme il a voulu le faire croire � tout Marseille. Non, ce sont les joueurs qui �taient sur le terrain qui l'ont gagn�e cette coupe", lui compris. Bernard Tapie a fait notamment cependant annonc� par son avocat Me Lantourne, qu'il allait d�poser plainte contre L'Equipe Magazine et l'ancien joueur Jean-Jacques Eydelie, qui affirme que "tricher �tait devenu une seconde nature" � l'OM.
Evoquant aussi l'ensemble de sa carri�re, Eydelie assure que le dopage �tait tr�s r�pandu. "Je l'ai vu dans tous les clubs o� je suis pass�, sauf � Bastia. Dans les ann�es 1980-90, beaucoup de choses tra�naient. On nous donnait des cachetons. C'�tait de la folie, en particulier autour du Captagon (un stimulant)".
A Laurent Moisset, le journaliste de L'Equipe venu le rencontrer dans son meubl� pr�s de Royan, il confie qu'il �tait "pr�t � tout'" pour devenir champion d'Europe. Mais "si j'avais su, jamais je n'aurais fait �a. Parce qu'une victoire, m�me prestigieuse, ne justifie pas que tu mettes en p�ril ta vie et celle des tiens", regrette-il. S'il parle pour la premi�re fois, apr�s des ann�es de silence, c'est "pour se laisser une chance d'�tre enfin propre", "une derni�re chance". |
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